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Poursuivre, valoriser et diffuser les résultats des programmes de recherche qui examinent le rapport entre nature, ville, et perception des habitants


Contexte: 

Alors que le développement de notre pays repose culturellement sur une maîtrise de la nature, traduite par l’idée que les villes sont en opposition à la « nature », la nature en ville remet en question cette opposition. Quelle est la nature souhaitée ou acceptable par la population urbaine? Cette nature désirée a-t-elle un intérêt en termes écologiques et de biodiversité? Ces questions sont à étudier afin de proposer de nouveaux modèles d’aménagement « naturel » de la ville.           

Objectifs: 

Il n’est pas évident aujourd’hui d’associer la revendication grandissante des habitants pour une plus grande attention à la « nature » avec le souci croissant des scientifiques et des politiques pour la préservation de la biodiversité. L’assimilation trop fréquemment faite entre nature et biodiversité est à travailler afin de révéler sa portée et l’intérêt stratégique dans la définition du « Plan national restaurer et valoriser la nature dans la ville ». D’un point de vue écologique, il convient de mieux cerner les "structures de biodiversité" (habitats, espèces, cortèges, populations…) qui existent ou qu’il est possible de créer ou de favoriser en ville. Corrélativement, il importe de cerner les fonctions ou les représentations sociales qui sont associées à ces structures. Ce n’est qu’au prix de la réalisation de cette articulation que la « demande de nature » pourra trouver satisfaction et que la préservation de la biodiversité pourra être assurée. De plus, toutes les espèces n’inspirent pas la même appréciation positive ou ne présentent pas la même visibilité pour les habitants et les praticiens que sont les jardiniers individuels et les gestionnaires. Par exemple, entre le coquelicot et les Poacées annuelles (graminées), entre l’abeille ou le hérisson et l’araignée… Toutes ces espèces présentes en ville n’ont pas la même signification pour le fonctionnement de l’écosystème urbain ni pour leur contribution à ce que les habitants perçoivent de la nature en ville.

La question de la perception de la nature par les habitants est donc essentielle et doit nécessairement accompagner l’étude écologique. Les processus de décision autour d’un tel sujet, qui touche directement au cadre de vie, sont également très importants et ils appellent une réflexion prudente, impliquant les habitants. Les questions évoquées précédemment sont encore largement inexplorées par la recherche scientifique et doivent être étudiées rapidement pour accompagner l’élan qui s’est récemment renforcé en faveur de la nature en ville. La communauté scientifique, et les collectivités territoriales qui réalisent des expériences, notamment de génie écologique, doivent s’enrichir mutuellement pour pouvoir répondre aux enjeux actuels. 

Production de document de valorisation des résultats de recherches finies, en cours, à lancer :

L’action doit permettre de poursuivre, valoriser et diffuser les résultats des programmes de recherche pour examiner le rapport nature, ville et perception des habitants et les pratiques qui en découlent. Afin de répondre aux objectifs de l'action, il importe de structurer la démarche autour de la prise en compte continue du risque de confusion sémantique et cognitif entre les catégories de « nature » et celle de « biodiversité ». Cette action sera menée à partir de la mise en perspective des différents résultats de recherche concernant les perceptions et représentations de la nature en ville.

Ces travaux doivent être couplés avec de nouvelles recherches portant sur la place de la biodiversité en ville. Il importe d’autre part de mettre en place un outil de transfert des connaissances à double sens entre la communauté scientifique et les collectivités territoriales.

Monter et valoriser les passerelles entre équipes de recherche et gestionnaires des villes :

Un partenariat est ainsi envisagé entre les équipes de recherche et des institutions gestionnaires. L’UMR Ladyss et l’APUR sont engagés dans une réflexion préalable à la définition d’une étude à réaliser sur Paris, permettant de comparer des situations très contrastées du point de vue des catégories socioprofessionnelles (CSP) et des morphologies urbaines (PMSV 7ème arrondissement, ILM et HLM 19ème arrondissement et proche banlieue, autres sites éventuels à définir). Il en est de même pour l’équipe « Villes naturalisées » de l’UMR Éco-Anthropologie et Ethnobiologie du Muséum National d’Histoire Naturelle, engagée dans un partenariat de recherche-action avec l’Agence d’Urbanisme pour le Développement de l’Agglomération lyonnaise de Lyon.

Les recherches au Ladyss sur la question de nature en ville s’articulent autour de la problématique suivante : L’environnement : vers un nouveau paradigme ? Elles s’organisent autour quatre grands thèmes de recherche.

  • Thème de recherche 1 : Dynamique et organisation des paysages et recompositions sociales et spatiales

Ce thème de recherche vise à approfondir la connaissance des interactions complexes entre la dynamique des milieux biophysiques et les modes de régulation sociale. La place importante est donnée dans ce projet à la notion de paysage dans le but d’une bonne prise en compte, non seulement de la dimension matérielle et fonctionnelle des milieux, mais aussi de leur perception, de leur construction sociale et culturelle. On peut noter la diversité des terrains (la montagne méditerranéenne, les littoraux atlantiques, en Afrique de l’Ouest et en France, les milieux urbains ou périurbains), propices à la poursuite de notre réflexion sur les relations urbain/rural et nord/sud.

  • Thème de recherche 2 : Production sociale de biodiversité et pratiques du vivant

À travers ce thème, il s’agit à la fois de réfléchir aux représentations sociales du vivant et de s’interroger sur le sens de la production sociale du vivant dans des contextes très différents. Le point commun entre toutes les opérations est bien celui de considérer la biodiversité et le vivant en relation avec les acteurs. La biodiversité patrimoniale, les espèces emblématiques ou rares sont ici laissées de côté, pour privilégier la biodiversité ordinaire comme en Île-de-France, et la biodiversité construite socialement, par des pratiques agricoles traditionnelles dans les pays du Sud, ou par les pratiques associant réseaux d’amateurs et industrie horticole dans les pays du Nord.

  • Thème de recherche 3 : Mobilisations environnementales, registres d’expertise et politiques publiques

Ce thème de recherche concerne principalement la manière dont le développement durable qui devient un référentiel d’action partagée ou, de manière générale, un « engagement » écologique croissant conduit à formuler de nouveaux principes d’actions, et s’introduit dans les référentiels d’actions tant politiques que techniques. L’un des enjeux de ces recherches est de réactiver la conception sensible de l’écologie ou du développement durable qui exprime un engagement corporel subjectif imaginatif et participatif avec les composantes du milieu autres qu’humain (animaux, plantes, choses, etc.). Cette manière d’envisager les rapports aux lieux et au monde permet de réactiver les articulations et les relations complexes qui définissent les rapports sociétés/natures, les contraignent et les enrichissent.

  • Thème de recherche 4 : Inégalités et justices environnementales

Les questions d’équité sociale et spatiale intéressent les chercheurs du Ladyss depuis longtemps. Il n’est qu’à songer aux travaux de Nicole Mathieu sur la pauvreté en milieu rural. L’environnement comme question sociale invite aujourd’hui à poser le développement en termes de justice environnementale. Cette justice sur laquelle travaillent quelques membres du Ladyss se pose de deux manières. D’une part, en termes d’accès à la prise de décision concernant la gestion des ressources, leur avenir et ce qui peut être posé comme devant être conservé (sujet de valeur). D’autre part, en termes de répartition égale entre les groupes sociaux des ressources, des aménités et des risques environnementaux.

Site de Plante&Cité

Plante & Cité

Plante & Cité est une plateforme nationale d'expérimentations et de conseils techniques à destination des services espaces verts des collectivités territoriales et des entreprises du paysage.

première page du référentiel TVU

Référentiel Trame Verte Urbaine

A. Bergoënd, N. Blanc, P. Clergeau, L. Cormier, D. Provendier

Ce référentiel fait le lien entre les recherche pluridisciplinaire issues de l'ANR Trame Verte Urbaine, et l’opérationnalité exigée par un projet urbain.
Conçu comme un outil de conseil et d’aide à la décision, à l’attention des professionnels de la ville mais aussi des autres acteurs de l’aménagement de l’espace et de l’écologie urbaine, ce référentiel se présente en cinq étapes décrivant les différentes phases de la mise en place d’une trame verte urbaine sur un  territoire intercommunal, depuis les premières réflexions jusqu’à la maîtrise d’ouvrage et au suivi de long terme. Chaque étape et chaque thématique sont abordées en autant de fiches techniques.

Le Programme Interdisciplinaire de Recherche Ville et Environnement (PIRVE)

Centre National de Recherche Scientifique

Le Programme Interdisciplinaire de Recherche Ville et Environnement (PIRVE) est un programme de recherche co-financé par le CNRS et le Ministère de l'Ecologie. Il soutient des projets de recherche innovants s'intéressant au croisement des problématiques urbaines et environnementales.

Appel à projet ANR Villes Durables

ANR

Cet appel à projets est clos.

 

Le programme ANR Villes Durables visait à mobiliser la communauté scientifique, dans la diversité de ses disciplines et de ses démarches, pour éclairer les décisions publiques et produire des outils et des techniques qui permettront aux villes de mieux intégrer les exigences du développement durable.

 

Cet appel à projets se focalisait sur les villes européennes en se plaçant dans la perspective du Grenelle de l'environnement. A ce titre, l'enjeu principal était de mieux connaître et de réduire ou maîtriser les nuisances environnementales de nos villes, notamment en termes d'utilisation des ressources naturelles (énergie, air, eau, sol/sous-sol, espace, matériaux de construction...) et d'émissions de GES et de polluants.  Les rapports de la ville à l'économie et au lien social ne devaient pas être perdus de vue pour autant. La problématique du changement climatique et la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été ici appréhendées à la fois comme un risque majeur et comme une opportunité pour promouvoir de nouveaux types de développement.

Coordinateurs: 

Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (Ladyss)

Le Ladyss est une UMR pluridisciplinaire rattachée à deux sections du CNRS. Il mène une analyse des processus de territorialisation de l’action individuelle et collective, qu’elle soit appréhendée à l’échelle d’un système-monde, à celle d’un quotidien fait de problèmes locaux, ou au travers d’objets particulièrement représentatifs des mutations des sociétés contemporaines comme ceux de l’environnement. Ces processus sont analysés sous le prime des rapports entre le rural et l’urbain dont rend compte un Observatoire ouvert à toute la communauté scientifique.

Laboratoire d'éco-anthropologie et d'ethnobiologie

Le Laboratoire d'éco-anthropologie et d'ethnobiologie du CNRS étudie des interactions entre l’homme et le milieu naturel, sur des terrains en zone rurale comme en milieu urbain, au sein de populations résidentes ou migrantes, selon deux axes complémentaires :

  •  l’influence de l’environnement sur l’homme au niveau biologique et social, ou "écologie humaine"
  • les modes de connaissances et d’usage des écosystèmes par l’homme, ou "ethnobiologie".

La démarche du laboratoire est donc interdisciplinaire, et associe des chercheurs des sciences de l’homme et des sciences de la vie, dans les disciplines suivantes : éthologie, physiologie, écologie et génétique des populations humaines, anthropobiologie, ethnologie, ethnobiologie, anthropologie culturelle.

Partenaires: 

Plante & Cité

Le centre technique national du végétal en ville et des espaces extérieurs édite le portail de la Nature en Ville.

Ses Actions

Observatoire départemental de la biodiversité urbaine (ODBU)

L'Observatoire départemental de la biodiversité urbaine (ODBU) du conseil général de Seine-Saint-Denis (93) a pour missions de faire partager la connaissance sur la biodiversité en ville auprès des gestionnaires d’espaces extérieurs, d’aménageurs mais également des habitants avec l’aide des scientifiques et des associations naturalistes. Il développe des pratiques citoyennes de co-élaboration autour de la valorisation et de la préservation de la biodiversité.

Ses Actions

Atelier parisien d'urbanisme (APUR)

L’Agence d'urbanisme APUR est, par les connaissances et expertises qu’elle développe, un partenaire privilégié de la recherche, de la créativité et de la mise en œuvre des politiques parisiennes et du cœur de la métropole. L’élaboration de son programme de travail pluriannuel est guidée par ce contexte riche et dynamique, des engagements majeurs, liés à l’environnement, aux politiques de transports, aux évolutions socio-économiques, et à la mutation des territoires.

Ses Actions

PPF Pôle Image

Le Pôle Image est un Programme Pluri-Formations, auquel sont associés l’université Paris 1, le MNHN et l'École d’Architecture Paris Val-de-Seine. Cette plateforme technique commune à huit laboratoires en géographie, histoire et anthropologie, travaille sur l’image comme objet d’analyse en SHS, sous la tutelle de l'Université Paris Diderot - Paris 7.

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