Les prairies fleuries
Les jachères fleuries se sont multipliées depuis les années 90, cependant, la plupart des mélanges floraux sont réalisés dans un but avant tout esthétique et sont souvent composés d’espèces horticoles et/ou exotiques. Or ces espèces sont souvent peu attractives pour les pollinisateurs sauvages; parfois stériles, aux formes complexes, elles produisent peu ou pas de nectar et de pollen. Même quand elles en produisent, ils sont souvent non accessibles aux pollinisateurs sauvages.
Ainsi, le choix des prairies fleuries doit s’orienter vers des prairies diversifiées, composées de plantes sauvages et locales pour permettre le maintien d’une diversité riche en pollinisateurs. Dans ce cadre Noé Conservation a mis en place le mélange « Noé Pollinisateurs sauvages ».
Elaboration d’un mélange de graines favorables aux pollinisateurs sauvages
En collaboration avec ses partenaires techniques, Noé conservation a travaillé à la réalisation de ce mélange de graines constituant une prairie fleurie favorable à une large gamme de pollinisateurs (abeilles, bourdon, syrphes et papillons). Il est composé de 28 espèces de fleurs sauvages est un lieu d’accueil, source d’alimentation et zone de refuge, de la biodiversité sur des espaces artificialisés. Le cahier des charges était le suivant :
- espèces sauvages, non horticoles.
- espèces locales (présentes à l'état naturel en France), pas d'espèces très rares ou très localisées
- espèces attractives pour les pollinisateurs (nectarifères et pollinifères)
- diversité des familles et types floraux pour attirer différents types de pollinisateurs
- choix des espèces pour floraison pendant toute la saison printemps- été
- majorité de vivaces pour une installation pérenne, et évolution pour faire place à la végétation spontanée.
Les diverses morphologies des fleurs retenues permettent de fournir de la nourriture aux pollinisateurs à langue courte, mais aussi à ceux à langue longue ou à trompe, tels que les papillons. Les fleurs ont aussi été choisies en fonction de leur couleur et de leur période de floraison pour pouvoir nourrir les insectes pollinisateurs durant toute la belle saison. Le mélange ainsi créé est constitué de 28 espèces dont 4 graminées appartenant à 15 familles botaniques différentes. Parmi ces 28 espèces, 19 espèces sont des fleurs vivaces, que l’on trouvera d’une année sur l’autre. Le mélange est composé, pour ne citer que les plus connues, du coquelicot, du bleuet des champs, de la camomille sauvage et de la mauve musquée.
Ce mélange permet la valorisation d’espaces artificiels et urbanisés (gazons, friches urbaine, parc, …) où s’exprime très peu de biodiversité, en un milieu riche en espèces végétales sauvages et accueillant pour les pollinisateurs. Ce mélange est aujourd’hui applicable à l’échelle nationale en France métropolitaine.
Création d’un guide à destination des gestionnaires
Afin d’accompagner les gestionnaires dans la gestion des prairies fleuries, et pour favoriser les pratiques de gestion écologiques, un guide technique a été rédigé et est diffusé : « Prairie fleurie & Pollinisateurs sauvages : guide à l’usage des gestionnaires ». Il reprend l’essentiel des enjeux de préservation de la biodiversité en lien avec les pratiques d’entretien et propose des pratiques et des techniques pour l’implantation et l’entretien de la prairie.
Création de 6 panneaux pédagogiques sur la démarche
En parallèle de la création du mélange, Noé a réalisé des outils de sensibilisation à la préservation des pollinisateurs sauvages et de valorisation de la démarche, à destination du grand public. 6 panneaux pédagogiques à implanter sur site sur l’importance de la prairie fleurie et des pollinisateurs sauvages ont été réalisés. Un dépliant à trois volets à été fait à destination du grand public.
Ces outils sont mis à disposition par Noé aux collectivités avec le mélange de graines « Noé pollinisateurs sauvages ».

Implantation de la prairie en France
Le mélange a été mis à la vente début 2010. Le premier semis a été réalisé en automne 2010 et les premiers retours nous sont parvenus et furent plutôt encourageants. Depuis le lancement, le mélange a été implanté sur 45 départements du territoire métropolitain auprès de collectivités, professionnels du paysage et des particuliers.
Le nombre d’hectares semés avec le mélange « Noé pollinisateurs sauvages » augmente tous les ans depuis 2 ans. Maintenant la phase de test étant terminée, nous continuons de diffuser plus largement le mélange.
Une réflexion est en cours sur la réalisation de mélange éco-régionaux et la traçabilité des graines.
Calendrier de mise en oeuvre
Printemps 2015:
- Déploiement du protocole Propage.
- Création du kit « Prairies fleuries ».
Été 2015 :
- Réalisation d’un premier mélange de fleurs sauvages adapté aux conditions biogéographiques locales.
Automne 2015 :
- Mise en place de la phase de test avec des collectivités pilotes.
- Diffusion des outils techniques et de sensibilisation et mise en place des prairies.
Hiver 2015 :
- Poursuite de la démarche, réalisation d’un second mélange régional, recherche d’un terrain d’expérimentation, réalisation de comités d’experts.
Printemps-été 2016 :
- Développement des prairies, mise en place des pratiques de gestion favorables.
- Déploiement du protocole Propage.
Automne 2016 :
- Test du nouveau mélange et bilan sur le premier mélange.
Protocole papillons : le PROPAGE
Afin de suivre l’impact de sa prairie fleurie ou des pratiques sur des espaces verts, Noé propose aux gestionnaires d’appliquer le protocole de sciences participatives sur les papillons : le PROPAGE.
Réalisation d’outils
Des outils ont été réalisés à destination des gestionnaires souhaitant appliquer le PROPAGE :
- Des fiches techniques de reconnaissance avec les papillons à taille réelle pour aider le gestionnaire dans reconnaître rapidement les papillons.
- Un Kit formateur / animateur : fiches terrain, mode d’emploi, séquences d’animations, guide, …
Depuis son lancement en 2008 (phase test), le PROPAGE a été mis en place sur 50 communes en France, réparties sur 16 départements. Au total, plus de 300 sites (transects) ont été concernés par le suivi dans toute la France. Les résultats des suivis en 2011 sont disponibles sur le site de Noé Conservation.
Des associations locales, et des collectivités locales relais, des entreprises citoyennes, des gestionnaires d’espaces ou de travaux publics ont également été associés aux différentes étapes de l’action. Pour ce qui est du partenariat scientifique, des Conservatoires botaniques ont également participé.