La gestion différenciée est connue et appliquée depuis de nombreuses années à Lyon, avec des espaces verts qui laissent de plus en plus libre court à l’expression de la nature. Se pose alors la question de la place effective qui est allouée à la nature en ville : les espaces verts sont-ils favorables au développement d’une biodiversité variée ?
Pour y répondre, la Ville de Lyon a lancé en mars 2014 une étude sur la qualité écologique de ses espaces verts, pour qualifier les sites selon divers facteurs relatifs aux organismes vivants, à leurs interactions et suivre leur évolution au sein de l’écosystème urbain.
La Direction des Espaces Verts (DEV) de Lyon souhaite mieux connaître son patrimoine pour préserver et valoriser les sites intéressants en matière de biodiversité. De plus, la DEV souhaite suivre dans le temps l’évolution de la qualité écologique de ses espaces verts, pour identifier et généraliser des pratiques ou des aménagements favorables à la biodiversité. Par ailleurs, il y a également à l’initiative de cette étude une volonté de comparer la qualité écologique des espaces les uns aux autres afin d’identifier les exemples à suivre et vers lesquels tendre. Enfin, une telle étude permet de mieux appréhender la notion de trame verte et bleue urbaine et d’optimiser la création de continuités qualitatives.
Un sujet de stage est mis en place début 2014, et c’est une étudiante en fin d’études d’ingénieur AgroParisTech, Cloé LEVOINTURIER-VAJDA, qui a travaillé sur la problématique pendant six mois.
L’objectif est de développer un outil permettant d’évaluer la qualité écologique des espaces verts lyonnais, grâce à un protocole de terrain pouvant être répété – pour conduire à un suivi temporel – et dont les résultats sont facilement interprétables.
L’outil développé a vocation à perdurer dans le temps, et pour ce faire il doit être aisément appropriable et applicable. Les contraintes connues doivent être anticipées au maximum. Parmi celles-ci, on peut tout d’abord citer la nécessité de construire un outil facile à prendre en main et rapide à utiliser. Le diagnostic ne doit donc pas requérir de connaissances trop pointues, les observateurs n’étant a priori pas spécialistes en écologie urbaine ou experts naturalistes, ni imposer un temps passé par site trop conséquent. Ainsi, tout inventaire exhaustif d’espèces sera proscrit de la présente étude. Par ailleurs, le diagnostic permet d’évaluer l’état écologique d’un espace à un moment donné : il s’agit d’un protocole ponctuel même s’il est appelé à être renouvelé sur le même site, justement pour estimer l’évolution temporelle de la qualité écologique du lieu. Les facteurs écologiques évalués lors du protocole doivent donc être, dans la mesure du possible, constants au cours du temps. Enfin, il existe déjà des outils de diagnostic de la gestion écologique des espaces verts (ex : guide ÉcoJardin édité par Plante & Cité, référentiel Espaces Verts Ecologiques® par Ecocert). Par conséquent, nous avons décidé de nous dégager au maximum des indicateurs de gestion, pour nous recentrer sur des indicateurs de l’état écologique. La gestion va influencer l’état, et en ce sens l’évaluation portera indirectement sur la gestion des espaces verts, mais le coeur du sujet est bien l’étude du milieu, de l’espace tel qu’il est au moment du diagnostic.