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Axe 1 : Ancrer la ville dans son milieu naturel et sa géographie

Les villes se sont historiquement développées en liaison étroite avec leur milieu naturel et leur géographie. Aujourd’hui, il existe des projets de développement urbains qui s’appuient sur la volonté de maintenir voire d’étoffer ce lien en recherchant un meilleur ancrage de la ville dans son milieu naturel. Cependant, au regard notamment des pressions qui existent sur le foncier, sur certains territoires s’organise...

Contexte

Les villes se sont historiquement développées en liaison étroite avec leur milieu naturel et leur géographie. Aujourd’hui, il existe des projets de développement urbains qui s’appuient sur la volonté de maintenir voire d’étoffer ce lien en recherchant un meilleur ancrage de la ville dans son milieu naturel. Cependant, au regard notamment des pressions qui existent sur le foncier, sur certains territoires s’organise un développement urbain largement coupé, voire en opposition avec l’environnement qui les entoure.

Certains diagnostics de territoire qui président aux politiques publiques de développement territorial sont aveugles au fonctionnement des écosystèmes et ne sont pas en mesure d’identifier les services écosystémiques dont la ville pourrait bénéficier. En particulier, ils apprécient mal les interactions entre les écosystèmes et la ville aux multiples échelles. Or, les territoires sont solidaires au regard des enjeux écologiques qui les relient, et doivent s’organiser pour apporter des réponses équitables.

Par ailleurs, les politiques écologiques et les politiques urbaines ont trop longtemps été conçues de façon dissociée. À la compatibilité du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) avec le SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau), la loi Grenelle II ajoute en l’imposant la prise en compte par le SCoT du SRCE (Schéma régional de cohérence écologique) : les enjeux liés à l’eau, à la biodiversité et aux écosystèmes devront donc être intégrés aux documents d’urbanisme. Pour cela, une élaboration cohérente de l’ensemble des documents de planification est nécessaire.

Enfin, penser la place de la nature dans la ville et à ses abords permet aussi de mieux prendre en compte les risques qu’elle peut engendrer sur la santé ou en termes d’inondation notamment.

Objectifs

Il s’agit de mieux connaître et analyser les interactions entre la ville et les écosystèmes qui lui sont liés, par une approche globale aux multiples échelles et par une approche prospective, notamment sur les conséquences du changement climatique.

Cela suppose d’abord, pour la communauté scientifique et l’ensemble des décideurs politiques, de pouvoir s’appuyer sur une meilleure connaissance du système de ressources naturelles et des services écosystémiques (eau, sols, biodiversité, potentiel agronomique, matériaux...). Inversement, il faut connaître les fonctions écologiques des écosystèmes urbains et périurbains pour en assurer le maintien et la valorisation dans le développement de la ville. Une attention particulière doit être accordée aux sols, à l’eau et à la biodiversité en milieu urbain, éléments clés du bon fonctionnement des écosystèmes. Pour l’eau en particulier, il est important d’adopter une approche globale à l’échelle du bassin versant.

Enfin, cette connaissance doit être développée et confortée grâce aux programmes de recherche, au développement d’observatoires sur le vivant et la ville, à la mise au point d’indicateurs pertinents de suivi et d’évaluation. Elle doit autant que possible être partagée, co-produite et diffusée dans le cadre de partenariats ou encore des sciences participatives.

Il est également nécessaire, dans le cadre des réflexions préalables aux planifications et aménagements urbains, de développer une approche multifonctionnelle des espaces. Par opposition à la logique du zonage, il s’agit d’affecter plusieurs fonctions aux sols urbains et périurbains dans l’objectif d’optimiser à la fois les aménités urbaines et les services écosystémiques, et de respecter un principe de solidarité écologique entre les territoires. Pour adopter ces choix essentiels, favoriser de bonnes conditions à la participation citoyenne et de la société civile est un facteur de réussite.

Un autre objectif est de planifier la trame verte et bleue urbaine. Il s’agit de renverser les perspectives traditionnelles de l’urbanisme : considérer l’organisation du territoire par ses espaces ouverts, autant que par ses espaces construits ou artificialisés (le bâti et les réseaux). Ménager les espaces agricoles urbains et périurbains oblige à repenser en profondeur les formes urbaines pour organiser le « maillage vert » urbain et intégrer la ville dans les Schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE).

Pour traduire la stratégie territoriale, il est donc nécessaire d’assurer l’articulation et la mise en cohérence des documents de planification (SDAGE, SAGE, SRCE, SCOT, PLU, PPRI, PPRN {plans de prévention des risques d’inondation, et des risques naturels}, etc.).

Aussi, les documents de planification et d’urbanisme doivent fournir le cadre réglementaire pour concrétiser une ville dense, conçue selon les principes bioclimatiques et une ville maillée (par les continuités écologiques instaurées). À l’échelle de l’aménagement urbain, la stratégie de collaboration de la nature et de la ville doit pouvoir également se retrouver.


Engagement 1 : Évaluer l’état de la biodiversité, des écosystèmes, des fonctions écologiques et des services associés

Il s’agit de dresser un état des lieux dynamique sur les territoires en termes de biodiversité et de services écosystémiques, à différentes échelles spatiales et dans un diagnostic partagé entre les élus, les habitants, les associations, les organismes scientifiques et de recherche et les acteurs professionnels.

Engagement 2 : Améliorer les outils d’information géographique sur la nature en milieu urbain

Il existe de nombreux outils d’observation et de cartographie au sein des services de l’État et des collectivités locales. Or, les enjeux de la biodiversité et de la nature en milieu urbain sont souvent territorialisés au-delà du périmètre d’analyse des outils de chacun de ces acteurs.

Engagement 3 : Intégrer la nature et ses fonctionnalités dans les documents de planification urbaine

Il s’agit de concilier, de la grande échelle à la plus petite échelle, fonctions écologiques et urbaines dans les documents réglementaires (SCoT, PLU, cahiers des charges de cession de terrain dans une ZAC) qui encadrent le développement de la ville, en incluant la prise en compte des risques liés à la nature. Il faudra pouvoir s’appuyer sur un diagnostic écologique urbain, qui viendra renforcer lorsqu’il existe, les portés à connaissance de l’État.

Engagement 4 : Intégrer en amont les risques liés à la présence de la nature en ville

La nature apporte de nombreux bénéfices, mais également un ensemble de risques qu’il faut gérer et intégrer pleinement aux projets urbains : risques induits par la biodiversité sur la santé (allergènes et pathogènes),