Nature En Ville

La ville de New York bénéficie d'une eau parmi les plus pures des États-Unis; l'eau du port de New York a maintenant atteint une qualité qu'elle n'avait plus depuis plus d'un siècle. Grâce à une politique menée depuis plusieurs décennies en faveur de la protection des champs captants et du réseau existant de zones humides, elle a pu économiser la construction d'une coûteuse usine de filtration et approvisionne ses 8,4 millions d'habitants avec une eau potable de qualité.

La ville de New York comprend dans son périmètre un vaste réseau de zones humides dont elle est propriétaire. Elle a su tirer profit de cet avantage naturel en investissant très tôt dans la préservation du bon état écologique de ces milieux, qui participent à la qualité de son eau potable. L'acquisition de deux bassins versants durant le siècle dernier assure à la ville une alimentation en eau suffisante pour couvrir l'augmentation de population anticipée sur les prochaines décennies. C'est surtout à partir de 1996 que la politique s'est réellement orientée vers le choix du bon état écologique des eaux de ses bassins versants plutôt que vers le retraitement des eaux pluviales. La ville protège plus de 46 000 ha par la maîtrise foncière ou à travers des contrats de gestion, et continue d'acquérir des terres à cette fin. L'économie estimée de la protection des bassins versant par rapport à ce qu'aurait coûté une politique de traitement de l'eau atteindrait près de 6 milliards de dollars sur 10 ans. Ainsi, la politique de l'eau à New York est coûteuse économiquement et demande une forte implication de la part de nombreux acteurs, mais c'est surtout une politique qui a prouvé sa rentabilité.

Le nouveau plan de trame verte (NYC Green Infrastructure plan) 2011 prévoit l'acquisition de nouveaux terrains sur les bassins versants, la poursuite du programme de protection des bassins versants et des zones humides, la restauration du système de canaux, l'extension de celui-ci, l'installation d'un système de désinfection par ultraviolets (UV), mais aussi la promotion des toitures végétalisées, des noues paysagées, et d’autres systèmes de gestion des eaux pluviales. Il intègre également les problématiques de cadre de vie, la demande en activités de loisirs et de récréation, afin que la ville de New York se parsème de différents types d'éléments « verts » et « bleus ».
L'un des enjeux les plus importants des années à venir sera la protection des réservoirs face aux menaces d'autorisation de fragmentation hydraulique pour l'extraction de gaz de schiste. Les basins hydrologiques qui alimentent la ville reposent en effet en partie sur une formation géologique qui représenterait l'une des plus grandes sources potentielles de gaz naturel des Etats-Unis.

Pour aller plus loin:

• page sur le site des zones humides France :http://www.zones-humides.eaufrance.fr/?q=node/537
• http://www.chichilnisky.com/pdfs/papers/151.pdf (document en anglais)